Article Brevets | 01/10/20 | 3 min. | François Pochart
Télécharger la décision - TGI Paris, 3.3., 11 septembre 2020, Eli Lilly v. Fresenius, RG 17/10421
Le titulaire du brevet (appartenant au groupe Eli Lilly) avait, au cours de la procédure de délivrance, modifié ses revendications relatives à l'utilisation d'"antifolates" combinés à d'autres composés pour inhiber la croissance des tumeurs, pour les limiter au "pemetrexed" (un antifolate). L'examinateur de l'OEB a soulevé une objection fondée sur l’article 123(2) CBE[1] sur le terme "pemetrexed", et les revendications ont été délivrées avec le terme "pemetrexed disodium" au lieu de "antifolates"[2].
Sur la portée du brevet, le tribunal français considère que :
Sur la contrefaçon, Fresenius utilise une solution diacide de pemetrexed, et non un pemetrexed disodium. Cependant, le Tribunal considère qu'il y a bien contrefaçon directe, principalement parce que, comme mentionné ci-dessus, la modification de la revendication n'a pas été faite pour différencier l'invention d'un état de la technique, mais pour répondre à un argument fondé sur l’article 123 CBE.
En matière d'indemnisation, le Tribunal établit un nouveau record monétaire de 28 millions d'euros à titre d'indemnités provisoires. Il condamne Fresenius à payer :
Les demandes d'Eli Lilly étaient respectivement de 10 et 30 millions d'euros.
La décision peut faire l'objet d'un recours.
[2] D’autres articles sur la saga pemetrexed en Europe sont disponibles notamment sur https://ipkitten.blogspot.com/ ou http://patentblog.kluweriplaw.com/